Ukraine, réforme urgente du droit de Véto du Conseil de Sécurité de l’ONU !

En Ukraine, l’ONG Human Rights Watch (*1) a documenté des crimes de guerre, en particulier dans les régions qui ont été occupés par les russes à Chernihiv, Kharkiv et Kiev.  

« Parmi les 86 prisonniers relâchés en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes les ont rasées pour les humilier.

Des cas de vols, menaces, violences, viols répétés et exécutions sommaires contre des civils ont été relevés et sont documentés. Et la guerre n’est pas finie.

Toute partie à un conflit armé est dans l’obligation de respecter les lois internationales humanitaires, de la guerre dont la convention de Genève de 1949 et son premier protocole additionnel. Les forces d’occupation sont tenues de respecter les lois internationales d’occupation. Les droits humains internationaux s’appliquent aussi. Les lois de la guerre interdisent les homicides intentionnels, le viol et autres actes de torture sexuelle, la torture, et le traitement inhumain des civils comme des combattants capturés. Le pillage et le vol sont aussi interdits. Toute personne qui commet de tels actes est passible de condamnation pour crime de guerre et tout commandant de forces armées qui n’arrête ni ne punit les coupables est considéré comme responsable de ces crimes de guerre. « Les cas que nous avons documentés témoignent d’une cruauté et d’une violence indicibles et délibérées à l’encontre des civils ukrainiens » : Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale.

La Russie a donc commis le pire : des femmes ont été tondues, torturées, le lâche viol crime de guerre nous l’avions craint et anticipé, c’est malheureusement une constante dans les conflits armés ; les tortures et exécutions sommaires de civils, les mains attachées dans le dos, personne ne l’avait seulement imaginé.

Dans ces conditions, selon nous, il ne s’agit plus seulement de s’indigner, ni même de condamner, il faut aller plus loin. L’invasion de l’Ukraine au prétexte de dénazification était déjà une aberration, elle a été condamnée par la communauté internationale et des sanctions significatives ont été prise contre le Kremlin. Mais désormais, comment les Nations Unies pourraient-elles, face à de tels crimes de guerre, accepter que la Russie puisse continuer d’exercer les droits dévolus à son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, dans les mêmes conditions ?

Quinze pays siègent au Conseil de Sécurité, cinq dont la Russie, sont membres permanents et à ce titre, exercent un droit de véto. L’ONU est souvent impuissante face aux atrocités commises de par le monde, y compris par certains de ses membres, mais il est inimaginable que l’un des cinq pays permanents disposant du droit de véto au Conseil de sécurité, puisse lui-même commettre des crimes de guerre. Les cinq pays victorieux de la seconde guerre mondiale siègent comme membres permanents et la Charte ne prévoit pas la possibilité d’exclure un membre du Conseil, permanent ou pas. La solution consiste donc à réformer le droit de véto, et dans un premier temps, au moins la Russie ne pourrait-elle plus bloquer des dispositions comme elle le fait souvent. Le constat de tels crimes de guerre massifs devrait être un motif suffisant pour réformer enfin le droit de véto du Conseil et restreindre les capacités de nuisance de la Russie à défaut de l’exclure. Sinon, le Conseil de Sécurité ne pourra plus jamais être crédible aux yeux du monde.

En tant que féministes universalistes, nous encourageons vivement la présidence française à œuvrer pour une telle réforme du droit de véto du Conseil de sécurité de l’ONU. La donne a changé et la défense de la sécurité mondiale ne peut plus rester figée en 1946.

Nous nous étonnons du silence sur la guerre en Ukraine des associations féministes mainstream que rien ne semble émouvoir, pas même le viol de civiles. Nous sommes révoltées par cette guerre faite en Europe, par la Russie à l’Ukraine un pays libre et souverain, et par les odieux crimes de guerre commis par l’armée russe sur les ordres du viriliste Vladimir Poutine. (* 2)

Les VigilantEs

(*1) https://www.hrw.org/news/2022/04/03/ukraine-apparent-war-crimes-russia-controlled-areas

(*2) Déjà au début du mois, Christine Le Doaré postait ce texte sur son blog : Poutine, qui sont ses complices ? https://christineld75.wordpress.com/2022/03/21/poutine-qui-sont-ses-complices/