Hommes enceints, c’est le droit qui le dit et la domination masculine qui le veut

L’affaire de l’affiche de l’homme trans enceint du Planning Familial est révélatrice d’un débat qui n’a pas eu lieu dans la société française. Qui s’est rendu compte que la législation concernant les trans avait évolué et que désormais, juridiquement un « homme », en réalité un homme trans, pouvait être enceint et des associations le prendre en charge au même titre que des femmes ? C’est bien là tout le problème. Pour comprendre exactement de quoi il est question dans ce débat, il faut commencer par connaître la législation, sinon on raconte un peu n’importe quoi et c’est le cas dans bien des tribunes et commentaires qui tapent à côté par ignorance de la législation et de la question trans.

Sans conteste, l’extrême-droite s’est emparée du débat de la manière la plus odieuse possible, confondant tout et niant les Droits Humains des personnes trans. Mais, des progressistes et en particulier des féministes universalistes telles que les VigilantEs et bien d’autres, contestent aussi toute propagande patriarcale qui vise à effacer les femmes et plus généralement, toute réalité biologique.

Selon nous, aucun homme ne peut être enceint, il faut pour cela un appareil reproducteur en bon état de marche, c’est-à-dire être une femme. Un homme trans tant qu’il est une femme peut être enceint. Une femme enceinte opère une transition pour à terme devenir un homme trans, pas un homme, d’autant plus s’il ne va pas jusqu’au bout du processus de réassignation de genre, comme c’est le plus souvent le cas désormais.

Aux VigilantEs nous ne voyons pas pourquoi le fait qu’il existe des femmes, des hommes, des femmes trans et des hommes trans devrait poser problème.

Selon la loi, il est aujourd’hui possible d’avoir sur ses papiers d’identité la mention de sexe H masculin, sans être opéré, il suffit de s’afficher comme homme dans sa vie sociale et donc en effet un homme trans peut être enceint. Sauf que dans la réalité, anatomique et biologique, et jusqu’à l’accouchement et la reprise des traitements hormonaux, il s’agit bien d’une femme avec une volonté de devenir un homme.

Si vous ne connaissez pas la question vous trouverez une abondante documentation sur le sujet sur Internet, vous pouvez aussi lire ce texte de Christine Le Doaré «Aucune féministe n’est transphobe, le lobby trans-activiste est misogyne» https://christineld75.wordpress.com/2020/03/10/aucune-feministe-nest-transphobe-le-lobby-trans-activiste-est-misogyne/

Il faut aussi rappeler que la dérive relativiste du Planning familial n’est pas récente, elle a commencé dans les années 2000 et s’est amplifiée pendant les débats sur la loi d’abolition de la prostitution. L’entrisme des « nouveaux féminismes » relativistes avait produit ses effets, le Planning Familial jadis universaliste, s’affichait pro-voile, pro-prostitution , pro dictature des minorités soutenant des trans-activistes menaçants envers les féministes…

Sur la question trans, le Lexique du Planning est édifiant. Un summum de wokisme queer qui fait la part belle aux injonctions empiriques, tentant de nier toute réalité biologique, le tout avec une misogynie féroce qui vise à effacer les femmes cis-genre de la société. A ce sujet lire le texte de Christine Le Doaré «Le lexique trans du Planning Familial est une abjection totalitaire«

Pour bien cerner la question revenons donc à la législation.

Jusqu’en 2016, les trans ne pouvaient changer d’état civil que si leur transition avait un caractère irréversible, entendez par là, s’ils avaient subi une opération chirurgicale de réassignation, pour une mise en conformité avec le genre allégué.  Mais en 2016, la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice a tout changé. Elle concerne les personnes majeures comme mineures et nombre de mineurs, en particulier des filles qui préfèrent échapper de la sorte à la domination masculine, se sont engouffrées dans la brèche, subissant hormonothérapies et mutilations que pour certaines, elles regrettent une fois adultes.  Il suffit de démontrer que la mention du sexe de l’état civil ne correspond pas à celui dans lequel on se présente dans son entourage familial, amical ou professionnel et de déposer une demande au greffe du tribunal. Aucun document médical n’est requis. Non contentes et dans une surenchère constante, les associations trans revendiquent le droit de s’affranchir des tribunaux.

L’administration française le dit très clairement : « Vous souhaitez changer l’indication du sexe sur vos actes d’état civil ? Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi un traitement médical ou d’avoir été opéré. Vous devez démontrer que le sexe indiqué sur votre état civil ne correspond pas à celui de votre vie sociale. La demande est faite auprès du tribunal »

Il faut également consulter la décision-cadre du Défenseur des droits éditée le 18 juin 2020 qui demande  « la suppression de la mention Monsieur ou Madame sur les factures courantes, de se porter attentif au respect de l’identité des élèves pendant leur scolarité, de revoir les règles de la filiation des parents transgenres, la création de centres médicaux spécialisés avec des professionnels formés pour les personnes transgenres ou la réédition des diplômes conformes au nouvel état civil. … »

 
Pour résumer, la législation est allée beaucoup plus vite que l’opinion publique et il faut bien le reconnaître, sans évaluer les conséquences négatives qu’elle allait générer. Le Planning Familial bien au fait de l’évolution de la loi, n’avait pas pensé provoquer une telle bronca avec ses affiches. Pas étonnant dans ce cas que la ministre soutienne le Planning Familial, comment pourrait-il en être autrement ? Par quel moyen juridique ?

Le problème est bien de fond et politique. Le lobby trans a obtenu des droits qui n’ont pas été débattus socialement ou sans faire beaucoup de bruit. De manière exponentielle des jeunes filles mal à l’aise dans leur adolescence et le rôle que la société veut leur faire jouer avec tous ses stéréotypes sexistes, opèrent un raccourci en s’identifiant aux garçons, mais ce n’est pas sans conséquences. Les cliniques de réassignation de genre et les laboratoires s’enrichissent, encore peu en France mais considérablement à l’étranger. Peu à peu des interrogations émergent, des cas de dé-transition se multiplient et des voix s’élèvent pour mettre le haut-là à des pratiques plus que douteuses. En France, nous avons toujours un peu de retard, mais nous y viendrons aussi.

En attendant, des bébés vont naître d’une mère qui se dira leur père, essayons de nous mettre une minute à leur place. Il faut également relever qu’au sein de ces couples règne un culte insensé des stéréotypes de sexe, et intersectionnalité oblige l’homme trans est forcément noir, il a une barbe pour faire bien viril, tandis que la femme trans porte une robe. Il faut maintenir les rôles impartis dans le système patriarcal sinon quel intérêt de changer de sexe ?!

L’objet du Planning Familial est de s’occuper de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des droits des femmes. Ce n’est pas en gommant le mot femme ou en le vidant de ses réalités biologiques et physiologiques, qu’il remplit sa mission. D’autres sujets devraient le préoccuper notamment la question des Maisons de naissance qui revalorisent la fonction de sages-femmes.

En conclusion il semble bien que la misogynie woke ait pris beaucoup d’avance y compris au plan juridique. Le système patriarcal a trouvé des moyens de se pérenniser et même de se renforcer. C’est le nouveau conformisme réactionnaire.

Les VigilantEs

Pourquoi les VigilantEs soutiennent le Collectif Féminicides par Compagnons

Nous condamnons fermement l’attitude du Collectif #NousToutes aussi du Planning Familial et quelques autres, envers le Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex. Une fois de plus, ces groupes portent préjudice aux droits des femmes et divisent le mouvement féministe.

Notre réseau féministe universaliste pointe les limites voire les dangers des idéologies qui, plaquées sur le féminisme, affaiblissent l’émancipation des femmes et nous divisent.

Si l’intersectionnalité permet d’analyser des situations de discriminations multiples, nous considérons que les discriminations et violences faites aux femmes, ne peuvent être analysées sous ce seul prisme, au risque de faire passer au second plan les luttes féministes.

C’est la raison pour laquelle nous pointons régulièrement les manipulations de certains groupes qui concentrent leurs discours et engagements envers des questions anticolonialistes, raciales ou transphobes, notamment,  en priorisant d’autres agendas sur la lutte contre le sexisme et le patriarcat.

Ainsi en est-il du Planning familial pour qui les femmes sont devenues depuis quelques temps « des personnes qui menstruent » et cela pour ne pas offenser les trans. Exit les filles et les femmes. Exit aussi la laïcité et l’émancipation des filles au profit de la lutte pour le port du voile pour toutes les filles d’origine musulmane. Exit encore la lutte contre l’exploitation sexuelle au profit des droits des clients de la prostitution, quand ce n’est pas au profit des comptes bancaires des macs et des réseaux maffieux.  

Ainsi en est-il des mouvements racialistes qui préfèrent soutenir la suprématie machiste noire ou islamique plutôt que de dénoncer des viols d’hommes « racisés » sur des femmes blanches. Rappelez-vous Cologne, La Chapelle …

Ainsi en est-il de Aides, qui plutôt que lutter contre l’épidémie de SIDA, s’attaque aux lesbiennes qui refusent « de sucer les bites » des trans M to F.   

Le Collectif #NousToutes a préféré – pour faire du chiffre – intégrer dans ses rangs tous ces groupes intersectionnels et partisans du relativisme culturel comme des woke et cancel culture.

Nous n’avons pas oublié les manifestations #NousToutes où en tête de cortège il y avait des racialistes, des leaders du PIR, des groupes queer et pro prostitution, et des trans-activistes. Aujourd’hui #NousToutes voue aux gémonies le Collectif Féminicides Par Compagnons ou Ex, qui depuis six ans fait un travail remarquable de recensement des féminicides, au prétexte qu’il ne recense que les féminicides conjugaux et serait ainsi « transphobe ». Peu lui importe que les meurtres de personnes transgenres soient des assassinats en situation de prostitution par des clients, et pas en situation de conjugalité. Il n’y a simplement pas eu en France de meurtre par conjoint ou ex-conjoint de personne trans.

Ne nous y trompons pas, ces groupes qui veulent faire disparaître les femmes au profit du genre et de l’auto-détermination, n’ont qu’un objectif :  effacer les filles et les femmes. S’il n’y plus de femmes, mais des êtres auto-définis comme bon leur semble, il n’y aura plus besoin de droits des femmes ni de féminisme pour nous protéger. Nous VigilantEs, ne laisserons pas faire !

L’évolution du mouvement des femmes vers toujours plus d’inclusivité queer/trans, anticolonialiste/indigéniste/racialiste, au détriment de l’émancipation des femmes, est traitée dans le livre récemment paru aux éditions Double Ponctuation « Fractures ! Le féminisme et le mouvement LGBT en danger » de Christine Le Doaré dont nous ne pouvons que vous recommander la lecture.

Les VigilantEs